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Stad Lëtzebuerg

Assurer un bon vivre ensemble dans notre ville

Conférence de presse de déi gréng Stad Lëtzebuerg le 21 novembre 2022 au Chiche à Limpertsberg avec François Benoy, Claudie Reyland et Eduarda Macedo.

Luxembourg est une ville extrêmement attractive et de plus en plus de personnes veulent venir vivre et travailler ici. En effet, 70% des résidents de la capitale sont des non-luxembourgeois. Néanmoins ils ne représentent qu’une très faible proportion des électeurs, à savoir autour de 14%.

Mais la capitale est aussi une ville de contrastes et d’inégalités croissantes. Des chiffres récents indiquent également que le taux de pauvreté de la capitale est supérieur à la moyenne nationale et que les logements sociaux ne représentent qu’environ 3% du parc immobilier (la moyenne de l’UE est de 9%). De plus, il y a d’importantes inégalités socio-économiques entre les quartiers.

Nous devons veiller à ce que cette évolution ne nuise pas à la cohésion de notre ville. La commune doit donc prendre des contre-mesures plus fortes, notamment par une politique du logement ambitieuse, une véritable participation citoyenne et une politique culturelle inclusive. Nous voulons une capitale où chacun puisse trouver sa place, quelles que soient ses origines géographiques ou socio-économiques, et où ses habitants vivent ensemble au lieu de s’éloigner.

Logement : faire avancer les projets de construction municipaux au lieu de rester les bras croisés

C’est à Luxembourg-Ville que la crise du logement est la plus profonde. Au niveau national, de nombreux leviers sont mis en œuvre pour accélérer la construction de logements abordables. Si la Ville de Luxembourg a néanmoins lancé de grands projets ces dernières années, force est de constater qu’elle tend à traîner les pieds à les réaliser. La capitale, ville particulièrement chère et où de moins en moins de personnes peuvent se permettre de résider, doit donner le bon exemple en imprimant un rythme beaucoup plus soutenu à ces projets résidentiels.

  • Doubler l’offre de logements abordables à Luxembourg-ville

La Ville de Luxembourg gère actuellement environ 700 logements sociaux. A cela s’ajoutent environ 700 logements du Fonds du Logement et de la SNHBM ainsi que 300 logements subventionnés par la gestion locative sociale du Ministère du Logement et gérés par des associations reconnues. Compte tenu des loyers élevés des logements, ce chiffre doit être doublé au plus vite.

Pour ce faire, la Ville doit construire plus de nouveaux logements et utiliser pleinement tous les fonds à sa disposition. La Ville de Luxembourg dispose d’énormes réserves financières qui devraient être mobilisées à cette fin. En outre, une coopération plus étroite avec des tiers est nécessaire pour créer davantage de logements abordables grâce à la gestion locative sociale.

  • Création d’une « Task Force » communale dédiée à la construction résidentielle

Nous proposons la création d’un groupe de travail communal incluant des représentants de tous les services communaux concernés, du ministère du Logement et des promoteurs privés et des acteurs publics, ayant pour objectif d’accélérer l’exécution des projets. Dans le cadre de la mise en œuvre du Pacte Logement 2.0, la priorité doit être donnée à la création de logements locatifs abordables. 

  • Mieux promouvoir les logements alternatifs

Afin de créer de l’habitat pour tous dans notre capitale, il convient de promouvoir des formes alternatives de logement, par exemple en mettant à disposition à des groupes intéressés des terrains destinés à de tels projets sur la base de baux temporaires. Ce type d’initiatives permet de réduire les coûts tout en stimulant le vivre ensemble. 

Les projets de groupements d’habitation lancés lors de la dernière législature doivent être relancés de toute urgence. Un nouvel appel d’offres, proposé en novembre 2019 par une motion de déi gréng Stad Lëtzebuerg adoptée par le Conseil communal, doit maintenant enfin être réalisé. Le dernier appel d’offres a prouvé qu’il y a un énorme intérêt pour des projets d’habitat participatif parmi la population.


Priorité à la participation et à l’inclusion

Plus de 160 nationalités sont présentes à Luxembourg et une partie importante de la population de la ville se renouvelle annuellement. En 2021, environ 15 000 personnes ont emménagé dans la capitale, dont les deux tiers viennent de l’étranger. Simultanément, environ 9 000 personnes ont quitté la capitale.

Cette diversité et le renouvellement constant sont un défi pour l’intégration et l’orientation des nouveaux arrivants. Pour assurer un bon vivre ensemble dans notre ville, il faut privilégier l’accueil des nouveaux citoyens et la participation de l’ensemble des résidents.

  • Création d’un agent d’accueil

Pour de nombreux nouveaux arrivants, il est souvent difficile de trouver ses repères à l’arrivée au Luxembourg. Afin de faciliter leur installation dans la ville et dans leur quartier et leur permettre de découvrir rapidement la vie associative, la commune doit leur fournir une information adéquate dès le départ. Lors de leur inscription au Biergerzentruml’agent d’accueil donnerait aux nouveaux citoyens les premières informations sur les associations, les clubs sportifs, les possibilités de bénévolat de la ville, etc.

  • Un service de coordination de la participation citoyenne

Pour un vivre ensemble réussi il faut que les citoyens soient associés aux décisions. Ces dernières années, cependant, la participation citoyenne n’a été mise en œuvre qu’à moitié. Un service communal de coordination doit veiller à ce qu’une participation citoyenne réfléchie soit mise en place plus systématiquement. Dans d’autres mots, les habitants doivent pouvoir apporter leurs idées en amont au lieu d’être informés en fin de processus.

De nouvelles possibilités de participation citoyenne devraient également être prévues, telles qu’un budget participatif. Il s’agirait de prévoir, dans le budget communal, un montant spécifique qui serait disponible pour des projets proposés par les citoyens.

  • Une maison de quartier pour chaque quartier

La vie dans la capitale se déroule en grande partie dans les quartiers. Par conséquent, le vivre ensemble doit également y être encouragé. Nous proposons de créer dans chaque quartier une « maison de quartier », un lieu de rencontres pour les habitants, dont les locaux peuvent être utilisés pour des activités diverses (par exemple pour des ateliers d’art, des soirées de jeux, des activités ludiques pour les enfants…).


Promouvoir la culture, renforcer la cohésion

Avec ses nombreuses grandes institutions culturelles, notre capitale dispose déjà d’une offre culturelle attractive. Néanmoins, il reste des défis à relever dans le domaine de la culture.

Ces dernières années, la ville de Luxembourg n’a pas suffisamment soutenu des projets alternatifs comme le Hariko à Bonnevoie, qui sont entre-temps partis pour s’installer dans d’autres villes. Seule une large gamme d’activités culturelles s’adressant à toutes les couches de la population peut promouvoir le dialogue interculturel et renforcer la cohésion.

  • Un plan de développement culturel pour la ville de Luxembourg

Sur la base du plan national de développement culturel, la Ville de Luxembourg devrait avoir son propre plan de développement de l’offre culturelle. En plus d’un inventaire, ce plan communal devrait avoir des objectifs clairs et des mesures concrètes pour les atteindre.

  • Plus de tiers-lieux culturels dans les quartiers

Afin de créer une offre culturelle diversifiée, des tiers-lieux culturels sont nécessaires pour mettre à disposition des résidents des espaces de créativité et de rencontre. Les centres culturels existants, actuellement souvent vides, pourraient être utilisés à cette fin. L’ancien abattoir de Hollerich, où malheureusement il n’y a toujours pas de projet spécifique, conviendrait également comme centre culturel ouvert.

  • Plus de durabilité dans les événements culturels

Il convient d’accorder plus d’importance à la durabilité dans le domaine des événements culturels. Tous les événements publics de la ville de Luxembourg devraient devenir des événements verts dans l’esprit d’une stratégie zéro déchet, encouragée par la commune en fournissant du matériel réutilisable. Il y a déjà trois ans, déi gréng Stad Lëtzebuerg a présenté un concept concret de Zéro Déchets (Null Offall Stad).

(c) Sven Becker